A E T H E R H A P S O D Y | Akasha;

Wang Liu Mei

« should i make your pulse rise ? »

MISCELLANEOUS

Je pense qu’il n’est rien de plus superficiel en ce monde que ce moment ou un recruteur te demande de te décrire en quelques mots ou de lui citer tes qualités et tes défauts. Sérieusement, en quelques mots, personne sur Terre ne mérite d’être réduit à quelques mots. Oui, vous me direz évidemment qu’il ne juge pas sur ces mots, et que ce qu’il recherche, c’est l’originalité, la franchise et l’esprit de synthèse. Toujours est-il que l’esprit humain ne cherchera que la façon la plus adaptée d’être pertinent, c’est naturel.

Si je devais me décrire en un mot… quelque chose d’exhaustif, qui n’est pas réducteur. Je pense que j’hésiterai entre rêveuse et passionnée. Peut-être une rêveuse passionnée. Non, je ne suis pas vraiment dans la Lune, enfin si. Je dirai simplement que je crois fermement en mes convictions, ou plutôt en mes obsessions. Rien d’utopique là-dedans, peut-être une pointe de nihilisme et encore.

Peut-être serait-ce plus facile en deux mots ? Solitaire assurément, mais encore… oui je sais, enfin je crois, oui l’acédie, je pense que les deux vont de concert. Me pardonnera-t -on mes péchés ? Après tout je ne cherche pas l’absolution. S’il y avait un Dieu, il est mort, comme le reste de ce qui fut jadis une humanité décadente.

Des complexes ? Quel complexe ? Oui je suis complexe. Non je n’ai pas de complexe. Ah, vous parlez de ça ! Non mais… ce n’est pas un complexe. Laissez-moi vous expliquer. Il est dans ce monde des règles immuables, la valeur d’un être ne se définit pas à l’endroit où il est né mais à sa volonté de parachever son destin. Donc non, je n’ai aucun complexe, c’est les autres qui n’ont aucune volonté.

Bon on va se calmer de suite, non je ne suis pas en dépression. Promis. Enfin je ne crois pas. De toute façon, je n'ai pas le temps pour ça.

DON'T YOU TRUST ME ?

Avez-vous déjà vu… les titres d’une playlist avec les hits du moment ? Sérieusement, regardez. C’est probablement ce qui se rapproche le plus du sens de la vie. Les titres, pas la musique, restons poli.  Non, vous ne voyez pas ? Allez, on dit que vous ne voyez pas et je vous explique. On fait comme ça, parfait. Vous êtes des amours.

J’avais le truc idéal pour l’intro mais, ça faisait un petit peu gros, et un peu triste aussi, oui je veux parler de Hello. Franchement, on ne peut pas rêver mieux, une salutation, un commencement ? Vous me direz surement, mais en quoi ça a un lien avec le sens de la vie ? Dans ce cas précis, un titre aussi simple et banal ne peut que nous inciter à nous souvenir de nos origines, du point de départ. C’est simple, c’est majestueux, c’est transcendantal. Moi quand je l’entends, je me souviens de mes origines, de mon parcours. J’ai envie de me souvenir ce que j’ai traversé. Des milliers d’images me reviennent en mémoire, mon enfance en Chine, ma famille, mes amis, mes rêves, ma quête d’aventure… Ne vous méprenez-pas, ce sont des souvenirs chaleureux et encourageants, ils sont seulement un petit peu loin dans le passé. J’aimerais dire que je m’en souviens comme si c’était hier.

C’est ce genre de moment de nostalgique qui nous amène à nous interroger sur ce qu’il nous manque, nos êtres chers. Cinq ans, c’est long. Et court aussi à la fois. Parfois j’ai l’impression de n’avoir rien accompli, et à d’autre moment, je me sens si loin de mon point de départ, si éloignée.  J’ai maintenant accepté les raisons de mon départ, ou de mon arrivée. Je l’assume, c’était à la fois ma soif de nouveauté, le poids des traditions mais, aussi et sûrement une échappatoire. À être dans un système qui vous pousse vers le haut, qui instrumentalise votre vie pour vous préparer à votre droit de naissance, on a le sentiment d’avoir perdu le contrôle. C’est pour cela que j’ai suggéré cela à mes géniteurs, arguant les intérêts familiaux. Et j’ai réussi, évidemment. J’ai toujours été forte pour la suggestion.

Qu’est-ce que ça m’a apporté ? J’ai envie de dire tout. Son lot de mauvaises surprises aussi. J’ai intimement acquis la certitude que chaque renouveau doit commencer par une tragédie. C’est une façon qu’à le destin de marquer le coup, ou de vous rappeler à la raison. Ou les 2. On tire des leçons de ses expériences comme on dit. J’ai trop profité de ma liberté nouvellement acquise, sans protection. Et arriva ce qui devait arriver. J’ai cru avoir perpétré la lignée ancestrale. Contre ma volonté, on s’entend bien. Je respecte la vie, j’étais prêt à l’accepter. Éventuellement à le cacher à ma famille, mais l’accepter. Je lui avais même trouvé un nom si c’était une fille, Mily. Heureusement, ce n’était que du retard. Mais c’est à ce jour, ce qui s’apparente le plus à la frousse de ma vie.

Après cela, j’ai remis les choses en ordre et me suis concentré mon apprentissage et ma formation. J’ai mis de côté toute forme de distractions. Mais qu’en est-il du reste me direz-vous ? Et la famille, ça va ? Ça va, ça va. Et ton père, ça va ? Ça va, ça va. Et ta sœur, comment elle va ta sœur ? Ça va, ça va. Et ton cousin, qu’est-ce qu’il devient ton cousin ? Ça va, ça va. Et les affaires, ça marche les affaires ? Ça va, c’est fréquenté par ici, ça va. Je digresse, je digresse, excusez-moi. Les émotions m’emportent vite. On enchaîne sur Bang My Head ?

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