Anima Libera... [pv. Fujiwara & Elena]

Qu’est-ce que je me rappelais du dernier cours de la journée ? Laissez-moi réfléchir… Cours d’éthique et des valeurs du droit dans l’international, c’était bien cela ? Je l’aurais plutôt renommé en « Cours sur comment garder la face tout en étant un fieffé connard » ou encore « Comment serrer la main de quelqu’un tout en l’étripant de l’autre ». Quelque peu ennuyeux, c’était le moins que je pouvais en penser. Le professeur nous enseignait, ou plutôt essayer de nous enseigner les valeurs de toute personne faisant du droit, mais cela perdait en crédibilité quand cette personne vous avait appris deux mois avant comment aider une entreprise à contourner la loi afin de faire passer une O.P.A. agressive comme étant quelque chose de normal et sain dans notre monde capitaliste… une belle pourriture, comme tous les autres.

Et je n’étais guère mieux…

… mais au moins je l’assumais personnellement, écoutant avec un sourire fait de faux-semblant cette tête d’anguille déblatérer ses inepties. J’avais beau être là physiquement, mon esprit était déjà ailleurs depuis bien longtemps. Et ma voisine de tablée qui continuait de me racontait ses déboires amoureux avec un mec qu’elle avait encore mal choisit… Sérieusement, ce cours pouvait-il être encore pire ? Non, non, ne répondez-pas, je ne veux pas le savoir. Il parait que parfois nos requêtes peuvent être exaucées, ça serait une mauvaise idée. De toute façon, tout cela relève du passer maintenant… car maintenant…

« Kokoro, tu peux ouvrir la fenêtre s’il te plait ?...


… Car maintenant c’était la fin de ce putain de cours ! Et ça c’était une libération. Rangeant mes affaires avec empressement, ma camarade ouvraient la fenêtre, ne comprenant que trop bien ce qui se passait dans ma tête. Mon sac sur les épaules, un bond, me voilà sur la chaise, deux bonds, me voilà sur la fenêtre. Au quatrième, où était le problème ? La limite était le ciel, je pouvais en entendre certains se surprendre et une tête d’anguille commencer à me dire de ne pas faire de bêtises. Mais il ne savait pas de quoi il parlait, l’homme toujours attaché à la terre. Les fers à leurs pieds brident leurs ailes et leur empêche de décoller. Un sourire sur mes lèvres.

Une inspiration.

Me voilà, présentement, glissant contre le mur, mon appui, ma base pour m’envoler plus loin. La seule limite dans ce monde était le ciel, la seule règle, celle de s’imposer soit même ses limites. L’éthique n’avaient de place que pour ceux incapable de s’en appliquer une eux-mêmes, un boulet vous tirant vers le bas. Comme les fers à leurs pieds, je ne me laisserais pas aliéner quand j’avais cette liberté, cette force immobile qui me pousse en avant, m’empêche de dormir. Mes yeux se ferment pendant mon saut. Je n’ai pas peur, je savoure l’instant. Mes trecks touchent le mur du bâtiment d’en face, me propulsant vers le haut, m’obligeant à ouvrir à nouveau mes paupières.

Un vent de liberté soufflant dans l’ère des mensonges.